Les femmes et l'Intelligence Artificielle : Quelle situation en 2023 ?

A l'occasion de la Journée Internationale des Femmes, Simplon Grand Est dresse le constat de la situation féminine dans les métiers du numérique et de l'Intelligence Artificielle.

8 mars 2023 |
  • Intelligence Artificielle
  • Témoignage

 

 

"Que peux-tu me dire sur les femmes dans le domaine de l’Intelligence Artificielle ?”. Voilà la question que nous avons posé à ChatGPT, le logiciel d’IA qui a le vent en poupe. “Les femmes ont été historiquement sous-représentées dans le domaine de l'Intelligence Artificielle”. Telle a été la réponse du robot. Témoin préférentiel du monde de l’IA, ChatGPT n’a pas tort. À vrai dire, ses propos sont justes. Historiquement minoritaires dans les métiers du numérique, les femmes semblent l’être encore plus dans les nouveaux métiers de l’Intelligence Artificielle. Quelles sont les raisons de cette disparité ? Comment y remédier ? Retour sur un triste constat.

 

1. Les femmes dans l’IA et le numérique : les chiffres

2. La sous-représentation des femmes dans le numérique : quelles causes ? 

3. Quelles solutions pour rééquilibrer la balance ?

4. Les motifs d’espoir 

 

 

1. Les femmes dans l’IA et le numérique : les chiffres

 

Pour établir le constat, il est intéressant de chercher la source même du problème. Au lycée et dans les études supérieurs, les chiffres de la répartition hommes/femmes sont relativement rassurants, avec 45,9 % de femmes en licence et 43,5 % en master (source : L'Étudiant). C'est malheureusement plus tard, au moment de l'entrée dans le secteur du numérique, que les problèmes commencent à surgir. On estime qu'environ 56 % des femmes quittent le numérique au cours de leur carrière, ce qui représente un chiffre deux fois plus important que celui des hommes. Mais avant toute chose, quel est le pourcentage de femmes présentes dans les métiers de l'IA ?

En témoin d'un certain désintérêt, il n’existe pas de données officielles concernant la représentation des femmes dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. On estime globalement qu’entre 12 et 22 % des postes liés à l’IA sont occupés par des femmes (sources Challenges, Rapport 2018 sur l’égalité hommes-femmes), contre 33 % pour le secteur élargi du numérique (Observatoire paritaire des métiers du numérique). Des chiffres faussés, car ces derniers prennent en compte les fonctions transversales telles que les métiers du marketing, de la communication et des ressources humaines. En analysant plus profondément ces chiffres, le constat est encore plus clair : les fonctions techniques ne représentent qu’une minorité de ces 33 %.

 

2. La sous-représentation des femmes dans le numérique : quelles causes ? 

 

Le constat est établi : les femmes sont minoritaires dans le secteur. Pour Noura Benhajji, formatrice à Simplon Grand Est, l’image est toute trouvée : “Les femmes dans l’IA, c’est comme si tu rentres dans un bar un soir de Champions League !”. Une sous représentation que nous devons en premier lieu, selon elle, à l’imaginaire collectif : “ Quand je me présente comme informaticienne, les gens s'imaginent que je suis une geek qui passe toutes ses journées devant un écran”. Un manque de distinction entre vie professionnelle et personnelle qui décourage de nombreuses femmes à se lancer dans le numérique. Au-delà de ça, l’image même de l’informaticien reste profondément ancrée à celle de l’homme.

“Quand je fais des salons étudiants, les filles me répondent que l’informatique, c’est un truc de mec.”

Il n’y a pas que pour les femmes que les clichés ont la vie dure. Les hommes, eux-mêmes, ont intériorisé de nombreux stéréotypes et doutes sur les capacités féminines. “On a ancré dans l’imaginaire collectif que les femmes n’ont pas de logique” relate Noura, avant de poursuivre : “. Ces freins, de raisons variées, sont tant liés à des problématiques d’image que de la dévalorisation personnelle. “On ne se fait pas confiance, on n’ose pas y aller”, et pour celles qui osent, elles se retrouvent très souvent victimes du symptôme de l’imposteur.

 

Dans le Grand Est, Noura Benhajji met tout en oeuvre pour faciliter l'arrivée des femmes dans les métiers du numérique.

Dans le Grand Est, Noura Benhajji met tout en œuvre pour faciliter l'arrivée des femmes dans les métiers du numérique.

 

3. Quelles solutions pour rééquilibrer la balance ?

 

Pour réduire l’écart entre hommes et femmes dans le numérique et l’Intelligence Artificielle, il n’y a pas de secret : “Il faut casser les codes”, selon Noura. Mais comment s’y prendre, et quelles sont les solutions ? 

L’une des réponses au problème se trouve surement dans l’engagement associatif. Au rang des initiatives, nous pouvons notamment citer Le Laboratoire de l’Égalité, qui propose une liste de recommandations pour améliorer la présence des femmes dans le domaine de l’IA, dans son “Pacte pour une intelligence artificielle égalitaire”. D’autres organisations, comme l’association Elles bougent, visent à favoriser l’intégration des publics féminins dans les secteurs scientifiques et technologiques. Il existe de plus en plus de structures dimensionnées à l’accueil et l’accompagnement des femmes, et il peut être intéressant de se renseigner sur les dispositifs locaux.

Les formations 100 % féminines sont aussi un moyen de rentrer plus facilement dans les domaines numériques, en suivant des cursus directement dédiés à l’inclusion. De nombreux organismes tels que Simplon proposent des formations entièrement réservées aux femmes.

L’une des solutions se trouve peut-être aussi dans l’encouragement à l’entreprenariat, où soutenir les start-ups créées par des femmes permettrait aux plus hésitantes de faire définitivement le grand saut. 

Enfin, ce sont avant tout les mentalités qui doivent changer de manière globale. Pour Noura, formatrice auprès de Simplon Grand Est, “il faut que le sexe soit agnostique dans le processus de recrutement”. Bien avant de voir des femmes et des hommes, les recruteurs doivent déceler des compétences. Au-delà de ça, il est reconnu que la mixité favorise l’échange, d’autant plus dans l’Intelligence Artificielle où certains clichés sexistes demeurent (les assistants vocaux sont rarement masculins, certains logiciels sont parfois utilisés pour dénuder les femmes…).

 

4. Les motifs d’espoir 

 

Bon, on ne vous a pas tout dit sur la réponse de ChatGPT. Certes, le logiciel a commencé par nous rappeler que les femmes sont minoritaires dans le secteur, mais il a ensuite enchaîné : “Cependant, il y a eu une prise de conscience croissante […] qui a conduit à une augmentation du nombre de femmes travaillant dans ce domaine au fil du temps.” Et là encore, il ne se trompe pas.
Témoins que des solutions existent, les estimations s’accordent sur une augmentation de 5 à 10 % de femmes dans l’Intelligence Artificielle sur les cinq dernières années. Webinaires, associations, formations dédiées se multiplient et laissent entrevoir la diversification du secteur.

Aujourd’hui, de nombreuses solutions existent pour toutes les femmes souhaitant se lancer dans le numérique. En cette Journée Internationale des Femmes, Simplon Grand Est encourage toutes celles qui souhaitent se lancer à oser et à s'affranchir des normes actuelles. Les exemples de réussite sont nombreux et ne tiennent plus aujourd’hui de l’ordre de l’exception.

Simplon Grand Est propose des formations dans le domaine du numérique. Découvrir notre catalogue.

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